Le rôle essentiel des cliniques privées et établissements spécialisés dans la continuité des soins à Chalon-sur-Saône

À Chalon-sur-Saône, deuxième ville la plus peuplée de Saône-et-Loire, la structure de l’offre de soins repose sur une complémentarité entre le secteur hospitalier public, le secteur privé et de nombreux établissements spécialisés (soins de suite, rééducation, psychiatrie, dialyse, etc.). Selon les derniers chiffres de l'Agence Régionale de Santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté, le territoire accueille environ 4 établissements de santé privés, dont deux grandes cliniques, et plusieurs centres spécialisés qui participent activement à la prise en charge des patients, en complémentarité avec le Centre Hospitalier William Morey.

Cette diversité de l’offre vise à répondre à la demande croissante, illustrée par une population du Chalonnais représentant près de 135 000 habitants pour le bassin de vie (source : INSEE, ARS). La mission première de ces structures est d’assurer une continuité effective des soins, en journée comme en dehors des horaires classiques des cabinets de ville, mais aussi d’offrir un accès rapide à une expertise médicale adaptée aux situations complexes ou spécifiques.

La permanence des soins (PDS) désigne l’organisation mise en place pour répondre aux besoins de santé non programmés en dehors des horaires habituels d’ouverture des cabinets médicaux (nuits, week-ends, jours fériés). Elle englobe l’accueil des urgences, la prise en charge de la douleur aiguë, mais aussi l’accès à certains examens et interventions de première nécessité.

La continuité des soins, quant à elle, fait référence à la capacité à assurer, sans interruption, la prise en charge des patients tout au long de leur parcours, avec le relais entre divers acteurs : généralistes, spécialistes, services d’urgences, établissements post-hospitaliers, et dispositifs de soins à domicile (Source : HAS).

• Permanence : Réponse immédiate, disponibilité 24h/24 pour couvrir les urgences.
• Continuité : Organisation d’un suivi coordonné dans la durée, avec transmissions d’informations et intégration de l’ensemble des intervenants.

Depuis plusieurs années, les cliniques privées telles que la Clinique Sainte-Marie et la Polyclinique du Val de Saône occupent une place essentielle dans la gestion des parcours de soins sur le territoire, aux côtés de l’hôpital public.

Permanence des soins : l’exemple des services d’urgences et soins non programmés

• Service d’urgences privées : À Chalon-sur-Saône, la Clinique Sainte-Marie dispose d’un service d’accueil des urgences qui reçoit en moyenne 18 500 passages par an (source : site de la clinique, chiffres 2022). Il vient en relais ou en complément de l’activité du Centre Hospitalier William Morey.
• Activité de chirurgie et de médecine programmée : Les cliniques se distinguent par une forte activité de chirurgie programmée (orthopédie, digestif, urologie, etc.) et assurent également la prise en charge rapide de certains actes non différables, notamment en journée avec des filières dédiées au parcours ambulatoire.
• Participation à la régulation téléphonique : Les médecins libéraux rattachés aux cliniques participent régulièrement à la régulation du 15 aux côtés de leurs homologues hospitaliers, notamment lors des pics saisonniers (grippe, urgences traumatologiques…).

À noter également : depuis 2021, les cliniques privées du Chalonnais sont inscrites au cahier des charges de la permanence des soins, aux côtés des cabinets de garde, pour garantir une couverture complète du territoire (source : ARS BFC).

La coordination avec les structures publiques et médico-sociales

• Liens avec le Centre Hospitalier : Une convention liant les cliniques et l’hôpital public permet une répartition des patients selon les spécialités ou la complexité des besoins, réduisant ainsi les risques de saturation et limitant les délais de prise en charge.
• Relais avec les réseaux de ville et structures de soins à domicile : Pour les patients nécessitant une hospitalisation à domicile (HAD) ou un suivi kinésithérapeutique, des protocoles de sortie anticipée et de transmission des informations médicales sont mis en place, garantissant la continuité.
• Concertation au sein du Dispositif d’Appui à la Coordination (DAC) : Les établissements privés participent aux réunions de coordination intersectorielle afin de fluidifier les parcours, notamment pour les personnes âgées et les situations complexes (source : DAC 71).

Outre les cliniques chirurgicales et médicales, plusieurs structures spécialisées de Chalon-sur-Saône contribuent, par leur expertise, à la permanence et la continuité des soins. On distingue principalement :

• Services de Soins de Suite et de Réadaptation (SSR) : Ces établissements accueillent chaque année plusieurs milliers de patients du secteur chalonnais suite à une hospitalisation aiguë (ex : post-AVC, chirurgie orthopédique). Ils font le lien entre l’hospitalisation et le retour à domicile, importante étape pour éviter la rupture du parcours de soins.
• Centres de dialyse : La présence de centres spécialisés, tels que le Centre d’Hémodialyse de Chalon, permet de garantir à plus de 120 patients une continuité de traitement, y compris en dehors des horaires classiques (week-ends, nuit), grâce à des séances planifiées sur plages élargies (source : Fédération des Établissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne, FHP).
• Clinique psychiatrique : Des milliers de journées d’hospitalisation sont facturées chaque année à la Clinique Le Renon, qui collabore avec le secteur hospitalier pour l’accueil des urgences psychiatriques, et propose des alternatives à l’hospitalisation complète pour éviter la rupture de suivi.

L’intégration des systèmes d’information de santé est un véritable levier pour la continuité. Dans le bassin chalonnais :

• Partage des dossiers médicaux informatisés : Les établissements privés sont tous connectés au Dossier Médical Partagé (DMP), facilitant la transmission rapide des données essentielles lors du passage d’un patient du public au privé ou inversement (source : Caisse Nationale d’Assurance Maladie).
• Plateformes de régulation territoriales : Depuis 2020, la création d’une plateforme ville-hôpital permet une orientation plus rapide des patients en dehors des filières congestionnées, tout en s’intégrant au Service d’Accès aux Soins (SAS), engagé à Chalon-sur-Saône en 2023 (source : Ministère de la Santé).
• Téléconsultations : Plusieurs établissements privés du secteur ont lancé des téléconsultations pour les spécialités de suivi (cardiologie, endocrinologie, psychiatrie), permettant d’assurer la continuité tout en limitant les déplacements, notamment pour les patients fragiles ou éloignés.

• Rapidité de prise en charge : Selon une enquête réalisée par l’Observatoire Régional de Santé (2022), le délai médian pour obtenir un rendez-vous en chirurgie orthopédique est de 14 jours dans une clinique privée contre 23 jours dans certaines structures publiques locales, ce qui accélère la prise en charge des pathologies aiguës.
• Expertise technique et innovations : Nombre de cliniques privées investissent dans des équipements de pointe (IRM, chirurgie mini-invasive), qui bénéficient à l’ensemble du territoire, dans une logique de complémentarité.
• Capacité à absorber les pics d’activité : Lors de la crise Covid-19, les cliniques privées de Chalon-sur-Saône ont accueilli et pris en charge 18 % des patients hospitalisés pour cause de saturation du public, selon la FHP et l’ARS. Cette mobilisation constante renforce la résilience globale du système local.

• La sécurisation de l’information médicale partagée reste une priorité : toute rupture ou retard dans la transmission expose à des risques pour le patient. Des groupes de travail inter-établissements sont créés pour harmoniser les protocoles.
• L’attractivité médicale et paramédicale doit continuer à être soutenue : le recrutement et la fidélisation des professionnels restent un défi, influant directement sur la capacité à assurer la permanence des soins.
• L’intégration des parcours personnes âgées et polypathologiques : La création de filières dédiées (ex : gériatrie de liaison) entre établissements privés, EHPAD et SSIAD, notamment via la MAIA et le DAC, s’intensifie pour répondre aux besoins liés au vieillissement de la population chalonnaise.

Les cliniques privées et établissements spécialisés ne se contentent plus d’être de simples prestataires : ils sont acteurs à part entière des parcours complexes, garants du maillage territorial, et moteurs d’innovation organisationnelle.

Pour demain, la poursuite et l’intensification de la coordination, l’investissement continu dans l’outillage numérique, ainsi que l’ouverture de nouveaux dispositifs de régulation territoriale figurent parmi les leviers identifiés pour renforcer la réponse à la demande de soins en temps réel et sur la durée. Les patients du chalonnais bénéficient ainsi d’une organisation où l’agilité du privé et l’expertise du public cohabitent au service d’un seul objectif : ne jamais laisser sans solution une situation nécessitant soins, écoute ou orientation vers la structure la mieux adaptée.

Pour aller plus loin : consultation des sites de l’ARS Bourgogne-Franche-Comté, Fédération Hospitalière de France, Fédération de l’Hospitalisation Privée, site du DAC 71 et CNAM.